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La stratégie énergétique belge à long terme nécessite l’étude de plusieurs pistes et un large débat sociétal

24/11/2021

La FEBEG salue la publication par Elia de son étude ‘Roadmap to net zero’ visant la concrétisation d’un système énergétique climatiquement neutre en 2050. La FEBEG accueille positivement toute initiative susceptible d'inspirer un débat plus approfondi sur la manière d'atteindre les objectifs climatiques. En effet, les membres de la FEBEG s'engagent au quotidien en faveur de la transition énergétique et participeront avec grand intérêt à ce débat et à la concrétisation des ambitions. La FEBEG estime que les scénarios de Elia sont intéressants et peuvent être utiles dans le débat, mais doivent être comparés avec davantage d’autres scénarios qui existent, ou qui vont encore sortir dans le futur.

Bien que la perspective européenne soit centrale dans cette l’étude d’Elia, cette dernière analyse également en détail certaines options pour la Belgique. Dans les deux scénarios étudiés - soit ‘électrification directe poussée’ ou ‘électrification avec davantage de molécules vertes’ - la consommation finale d’électricité belge augmente à l’horizon 2050 à respectivement 245 TWh et 325 TWh. Ces chiffres sont à comparer avec une consommation finale d’électricité actuelle d’un peu plus de 80 TWh. Un facteur multiplicateur de trois à quatre donc suivant les hypothèses étudiées. La croissance de la consommation électrique est en effet l’un des grands défis que FEBEG a toujours souligne par le passé.

La FEBEG partage l’opinion que l’électrification est l’une des manières la plus efficace de réduire la consommation d’énergie et les émissions de gaz à effets de serres. Elle reconnaît les mérites d’avoir creusé deux scénarios conformes aux engagements internationaux tels ‘Fit for 55’ mais s’interroge en revanche sur l’étroitesse et la difficulté des solutions envisagées dans le cadre de cette étude en vue d’obtenir les importantes quantités d’électricité bas carbone requises. Selon les deux scénarios d’Elia, il convient de tripler la production d’énergies renouvelables. Cependant, nous constatons aujourd’hui, que l’obtention de permis pour la construction de parcs éolien par exemple, est de plus en plus compliquée. L’étude ne répond pas à la question suivante : quelle solution mettre en place pour rendre possible le triplement de la production renouvelable ? En outre, que faire si on observe que le scénario n’est (malheureusement) pas réaliste ? Cette question mérite une analyse approfondie avec le développement de plusieurs scénarios. 

L’étude d’Elia fait la part belle aux interconnections et aux importations, ce à des niveaux considérables, tant en matière d’électricité renouvelable que de molécules vertes. Ces hypothèses ont le mérite de nourrir le débat, mais pour la FEBEG, elles doivent être confrontées à une grille d’analyse sociale, politique et économique examinant tous les coûts-bénéfices liés à ces différentes matières. Quoi qu'il en soit, nous devons examiner comment nous pouvons produire nous-mêmes le plus d'électricité possible et on s’interroge sur le niveau de dépendance énergétique de la Belgique dans les hypothèses formulées par Elia.

Marc Van den Bosch, general manager FEBEG : « La FEBEG souligne que les acteurs du secteur électrique belges sont très ambitieux et s'efforcent de faire en sorte que la Belgique apporte une contribution significative à la transition énergétique. En effet, nous ne souhaitons pas compter trop fortement sur les pays étrangers pour cela. Nous estimons que d’autres scénarios doivent être vraisemblablement étudiées, d’autant plus que l’on parle ici de scénarios qui engagent notre pays à très long terme. Nous demandons aux différentes autorités publiques concernées de se saisir de cette question sociétale dont on mesure l’importance sur fond des récents développements sur les marchés de l’énergie. »