Artikel

Le CRM : un outil crucial et à améliorer pour assurer la sécurité d’approvisionnement

31/10/2023

La FEBEG prend acte des résultats de la dernière enchère CRM Y-4 visant la période de livraison 2027-2028. Le marché de rémunération de capacité (CRM) gagne progressivement en maturité. La dernière enchère a permis de contracter des capacités à hauteur de 1.576 MW. L’entièreté du volume offert par les participants aux enchères a été sélectionné avec une palette diversifiée d’échéances, de technologies et de capacités à développer ou existantes.

Le CRM, crucial pour la sécurité d’approvisionnement à moyen et long terme de notre pays est donc partiellement fonctionnel. Le retour d’expérience progressif permet cependant de formuler des constats qui requièrent des améliorations du CRM pour rencontrer pleinement et efficacement l’objectif poursuivi.

Les capacités existantes ne sont que peu représentées dans le CRM alors que des investissements importants sont nécessaires

Les candidatures de capacités existantes sont restées très limitées lors de la récente enchère. Lors de celle de l’année précédente, aucune capacité existante n’avait même participé. La FEBEG y voit un signal clair de manque d’attractivité et d’obstacles à lever dans le CRM, ce pour attirer ces capacités existantes et surtout permettre d’investir dans leur maintien. Ce dernier constitue en effet un socle indispensable pour notre sécurité d’approvisionnement.

Des incertitudes demeurent via le report aux échéances ultérieures

La FEBEG constate que le volume offert et contracté n’a pas permis de couvrir complètement la courbe de demande à l’échéance. Il manque 143 MW à l’appel, soit près d’un dixième du volume sélectionné. Ces volumes sont reportés à une enchère ultérieure pour la même période de livraison. Cela n’est pas anodin et se relie en partie aux difficultés des capacités existantes à participer évoquées ci-dessus. Un CRM amélioré en vue d’attirer et de maintenir davantage de capacités existantes dans le système énergétique belge permettrait sans doute de combler une bonne part de ce déficit lors de l’enchère initiale.

En outre, la FEBEG réitère son sentiment que la répartition des volumes de capacité entre les enchères à moyen (Y-4) et à court terme (Y-1) risque de poser des problèmes et de créer un goulot d’étranglement lors de l’enchère Y-1. Pour la période de livraison concernée, il manque encore 2,3 GW de capacités dont 1,3 GW devront être trouvés en Belgique lors de l’enchère Y-1, auxquels devront s’ajouter près de 1GW provenant de l’étranger via les interconnexions. Il s’agit de volumes significativement plus élevés que ceux qui ont été sélectionné lors de la récente enchère Y-4, et ils devront être disponibles à très courte échéance. Au vu des capacités additionnelles indispensables à l’électrification croissante dans notre pays, il est nécessaire que le signal d’investissement en Y-4 soit amélioré, tant pour les nouvelles capacités que pour les capacités existantes.

Marc Van den Bosch, general manager de la FEBEG : « Le CRM est un instrument-clé pour contribuer à la sécurité d’approvisionnement. Le résultat de cette nouvelle enchère de capacité démontre qu’il a pu attirer de nouvelles capacités, principalement des projets batterie. En revanche, la participation de la capacité de production existante reste très limitée. Il importe donc de revoir le design du CRM afin de disposer d’un cadre d’investissement approprié tant pour la nouvelle capacité que pour l’existante. »