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Verdissement des voitures de sociétés: un défi à aborder de manière technologiquement neutre

23/09/2020

La FEBEG soutient les initiatives des pouvoirs public pour verdir la mobilité en Belgique et dans nos régions. Le secteur du transport et de la mobilité est l’un de ceux dont les émissions de gaz à effet de serre se sont accrues. Il faut agir pour contenir ces émissions.

Rendre toutes les voitures de sociétés zéro émission à partir de 2026 est un défi considérable qui se doit d'être implémenté de manière neutre sur le plan technologique. Libre d'émissions ne signifie pas nécessairement l'électrification de tous les véhicules de société à partir de 2026. 

L'électrification des transports et de la mobilité est cependant incontestablement l'une des solutions pour atteindre cet objectif de "zéro émission". De nombreuses marques automobiles lancent aujourd'hui de nouveaux modèles électriques. La part des voitures électriques (BEV) et des plugin hybrides électriques PHEV est en forte croissance parmi les voitures nouvellement vendues (surtout les véhicules de société). D'autres solutions pour atteindre l'objectif "zéro émission" peuvent être les véhicules de société à hydrogène  (verte ou bleue via le CCS) ou les carburants renouvelables (par exemple le bio-CNG).

Pour la FEBEG, la politique de décarbonisation des véhicules de société devrait prendre en compte les éléments suivants :

  • Dans tous les cas, le gouvernement devra définir clairement ce qu'il entend par véhicules de société.
  • Il faut notamment tenir compte du rythme de développement et de la disponibilité de l’offre de véhicules électriques pour couvrir les besoins très variés des usages professionnels des véhicules concernés (flotte d’entreprise, véhicules de services (y inclus les véhicules de transport lourd) , véhicules de fonctions etc.).
  • S’il est vrai que beaucoup d’usager de véhicules de société ou de services disposent de places de parking privatives à domicile et au bureau, ce n’est pas le cas de tous, principalement pour les usagers en environnement urbain. L’émergence de la mobilité électrique ne peut se réaliser positivement sous la contrainte. Tout un écosystème de la mobilité électrique doit être développé, entre autres sur le plan des infrastructures de charge publiques, semipubliques et privées. Cela demande du temps et de la maturation.
  • Les véhicules hybrides (PHEV) constituent un marche pied vers les véhicules full électrique (BEV). Ils permettent de répondre aux besoins des personnes parcourant de grandes distances et qui souhaitent une extension d’autonomie. Les interdire à partir de 2026 semble prématuré et pourrait casser l’élan positif que nous constatons actuellement.
  • La FEBEG a récemment publié une position concernant le rôle clé du gaz dans la transition énergétique, ce également dans certaines niches du transport et de la mobilité. Comme l’électricité, le gaz est en voie de verdissement. Nous espérons qu'avec le terme zéro émissions, la porte aux véhicules à moteur thermique (ICE) neutres en émissions de gaz à effet de serre reste ouverte. Le bio-CNG et l’hydrogène verte et bleue ne méritent pas une interdiction au niveau des véhicules de société.
  • Plusieurs entreprises ont investi dans le déploiement de stations CNG ou LNG pour les camions (également des véhicules de société?) La déclaration du gouvernement wallon encourage davantage le déploiement du CNG. Jeter cela par-dessus bord un an plus tard envoie un mauvais signal aux investisseurs.